3 avril 2008

Catastrophes pédalantes (1)

Salut les petits amis!

Me voilà de retour de mes trois jours de terrain dans le massif de Rondane, et fin prêt à vous conter mes péripéties de la semaine dernière.

Tout à commencé à partir en couille la veille de mon départ, le mercredi 19 mars, alors que j'étais invité à manger des choux de Bruxelles dans la demeure tout de bois d'un couple de géologues de Trondheim. L'homme, menaçant, s'avança alors vers moi et prononça ces mots dans un jargon duquel je commence à comprendre les principales significations. "Are you sure you really want to do this bike trip? ---Euh ben, ouais..." Les autres personnes à qui j'avais parlé de mes projets pour Pâques n'étaient pas trop étonnées, les norvègiens étant friands de randonnées à pied, à ski ou à vélo sur plusieurs jours. Mais ce bonhomme-là m'a bien fait comprendre qu'à vélo dans les montagnes en hiver, j'allais en chier et que j'avais une chance non négligeable de passer sous les pneux cloutés d'une voiture. En plus c'est un norvègien et les norvègiens ne lancent pas des paroles en l'air en général, bref de quoi foutre les jetons à n'importe quel pédaleur errant français de base. Bien décidé à partir, j'ai alors prévu de descendre une station plus tôt du train, pour gagner plus vite la côte.

Catastrophe numéro deux: au moment de rentrer chez moi pour les derniers préparatifs, j'enfourche mon bancale VTT et attaque le retour. Pas de chance, celui-ci a été ensorcelé pendant le repas et refuse de faire un mm en avant. Mais (car à la fin le héros gagne toujours) alors que je suis en train de pester (Oyoyoyoyoye) sur mon triste sort, la porte du garage s'ouvre et en sort comme par magie un superbe carosse équipé de pneus à clous (mais pas encore de porte-bagage), sans lesquels je ne serais pas allé bien loin. Une nuit de réparations, trois heures de sommeil je suis fin prêt à partir.

Catastrophe numéro trois: un classique, j'avoue que j'aurais pu faire mieux pour vous régaler: je loupe le train de 8h30. Je m'adresse alors à l'espèce de sorcière du guichet qui constitue l'ensemble du personnel de la gare en ce jour férié. Elle m'explique calmement en anglais que:
- le train vient de partir
- les billets ne sont pas remboursables pour ce train
- je peux réserver ma place pour le prochain train qui part à 15h30
Oyoyoye! Après une heure d'hésitations et de conflit intérieur, je décide frustré de reporter mon départ au lendemain matin, et passe une journée des plus moroses dans mon appart à Trondheim.

La catastrophe numéro quatre n'intervenant pas tout de suite, j'ai eu le droit à quelques heures de répit, le temps de descendre la magnifique Sunndalen dont les formes glaciaires parfaites sont une touche de bonheur qui vaut bien quelques galères pour l'apprenti géomorphologue que je suis. Comme le montrent les photos il y avait plus d'un mètre de neige, et la route était gelée (quelques cm de neige tassée) sur une bonne partie. Soit dit en passant, j'ai testé le vélo avec pneus classique sur la glace à Trondheim, et ça m'a valu une super gamelle à l'entrée du labo, ce qui m'a permis de faire connaissance avec une thésarde originaire de P VI! Chose impressionnante, je me suis arrêté cinq minutes dans le bas de la vallée, là où les flancs se verticalisent, et le bruit des avalanches était presque continu, j'ai pu observer une cascade de neige pendant une ou deux minutes!



Catastrophe numéro quatre (car les bons moments ne durent jamais longtemps:) après avoir enfourné en vitesse (car le froid norvègien se moque des habits en maroilles-tex) deux sandwichs, la route s'enfonce brusquement dans un sombre tunnel. Mais cette fois Juju a prévu le coup, et s'engage le coeur serein sur une petite route qui permet d'éviter l'obscur souterrain. Ca monte un peu, un peu plus et même pas mal en fait, puis ça redescend... à non pas encore ça monte toujours, mais je finis par arriver en haut, baignant dans un tiède mélange de sueur et de maroilles. Cependant je me refroidis vite lorsque je découvre un mur de neige d'un mètre de haut, et derrière, 60 centimètres de poudreuse sur la route. Aaargh! Mais à peine reparti en arrière, je fais une recontre, peut-être pas autant que le labo de Dan mais quand même pas mal de derrière les fagots. Deux femmes tout ce qu'il y a de plus norvégiennes (ou belges, ou suisses, car on a conclut avec Benjamin que ça revient au même) s'en reviennent de leur promenade du dimanche (ou plutôt du vendredi.) L'une d'entre elle qui certifie que "it's your lucky day" me propose de faire usage de son téléporteur instantané qui m'emméneront moi et mon vélo de l'autre côté du tunnel, et même derrière le deuxième tunnel qui n'est pas sur ma carte! En une fraction de seconde je me retrouve en train de remonter sur selle à plusieurs kilomètres de là, sous le regard étonné de deux chevaux. Je me dirige alors vers mon objectif du jour, qui n'est plus très loin, mais la nuit tombe et il va falloir penser à se coucher quelque part.



La suite dans mon prochain post car Juju frappe toujours deux fois.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Y'a pas de mot pour exprimer tout ce que je ressens, la tout de suite. Tu viens de me regaler pour au moins 2 semaines, Juju, c'est presque mieux que le coup du gang bang bucheron. Vite la suite !!!!!!

Anonyme a dit…

ca fait toujours plaisir de lire des trucs comme ca, toujours la pour regaler meme a distance...

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