"La chance sourit aux épiciers"
Mais aussi parfois aux autres.
Les Bahamas, c'est bien, c'est mignon.
Mais typiquement, si tu suis pendant le semestre une série de séminaires sur la subduction au Costa Rica, tu augmentes grandement tes chances d'être invité à aller tâter du slab sur le terrain...
Et putain, il faut bien admettre qu'elle dépote, cette subduction. Sans oublier les animaux, plantes et Ticos qui vivent dessus...
Récit d'une aventure pas trop guignol:
Départ samedi dernier à 2h du mat', après une soirée à regarder des nanars géol' (Magma: Volcanic Disaster... Juju, Kelly je vous le conseille). Décollage de Boston, escale relou à Miami (moultes beyatches en transit) et atterissage à San Jose, la capitale. Notre guide s'appelle Carlos, c'est un vrai de vrai. Genre gros géologue baraque latino qui carbure à la bière non stop.
Départ vers la péninsule de Nicoya au soleil couchant... Ca s'annonce pas mal.

Et dès le lendemain, ca démarre. Géologie sur plage exotique. Des pillows basalts de derrière les fagots soulevés par la subduction de seamounts. Des séquences de turbidites plissées sous les palmiers et les iguanes comme ici, à Isla Cabuya.

Rando obligatoire dans la jungle pour aller repérer une faille coupant une cascade (+ baignade). Heureusement qu'on transporte une glacière de bierre et du rhum-mangue.
Bon OK, là sur cette photo je chauffe pas mal pour rien mais bon j'assume.

On continue la beach geology. Et la baignade. Vagues de 2-3 metres, je me smashe le genou contre des dépots siliceux du miocène. Aïe. Les crabes sont énormes et le soleil cogne.
Retour vers l'intérieur des terres... Route le long de la côte Pacifique...

Et là c'est le début de la géol' sérieuse. Arrivée au parc national du volcan Arenal, en éruption depuis 1968. Les roches en fusion en dévalent la pente, ce qui fait une super lumière rouge dans la nuit tropicale (avec orage en prime).

Le lendemain, rando vers la zone interdite aux touristes, à 2 km du sommet. Des blocs de 2m dégoulinent du cratère, et l'on observe 3 nuées ardentes à la suite... et franchement ça, ça te calme. Elles foncent à environ 200 km/h puis changent de direction sur la fin pour filer dans ta direction. Un peu flippant mine de rien, mais toutes s'arrêtent à un p'tit km de toi.



Pour se remettre, dans l'aprem', direction les sources chaudes aménagées en complexe de luxe pour touriste américain plein de dollars... Hé ben je vais vous dire un truc, ne descendez jamais un toboggan au Costa Rica... Leurs normes de sécurité sont pas mal relax ;-) résultat je manque de décoller et je me défonce la tête contre les parois, pour finir en belle gamelle dans la piscine...
A peine remis, le lendemain, descente dans des cavernes karstiques (les photos étaient plutôt interdites, je vais en récupérer plus tard...). Mais bon vous voyez le topo: de la flotte jusqu'à la taille, des chauves souris, des criquets et mygales aveugles, des p'tits passages pas pour les claustros... et des putains de stalagtites et coraux...
Dernier jour, rando dans la jungle autour du volcan Poas, dans un sentier taillé à la machette par notre guide... qui débouche sur le cratère avec ses méga fumerolles et son lac à pH=1. On fait un p'tit tour le long du bord, en prenant garde de ne pas activer la p'tite faille normale qui pourrait nous jeter droit dans le lac... Encore une super ballade hors des sentiers balisés et en High Risk Volcanic Domain... Comme on les aime. OK, là franchement, j'ai mérité de chauffer un peu !

On oubliera pas non plus toutes les bestioles plus ou moins sympas: tarentule, coati, papillons bleus géants, grenouilles venimeuses, iguanes à foison, lézards et alligators (moi je les ai pas vu mais ils étaient un peu en amont d'une rivière où l'on s'est baignés ! ... bonne ambiance !)



Le dernier jour, on fait escale à downtown San Jose, ville pas mal bordélique mais sympa (les chauffeurs de taxis s'en foutent pas mal des feux rouges - entre autres) ... Sortie dans un bar où Tim (le président de l'A.G.U., qui nous accompagnait) et Mark (mon maître de stage) s'enflamment pas mal sur le dancefloor.
Nan, ça va c'était très correct. On peut dire qu'ils savent y faire en terme de field trip, à Woods Hole...
Allez, tchoule les buses !
JA